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Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, reçoit l’aval des conservateurs pour un second mandat

C’est une nouvelle étape sur la route d’un second mandat. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reçu, jeudi 7 mars, l’aval de sa famille politique, réunie à Bucarest. Le Congrès du Parti populaire européen (PPE) – rassemblant eurodéputés, présidents de parti et pas moins de douze chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union européenne (UE) – a officiellement entériné la candidature de l’Allemande de 65 ans.
Les élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, conduiront au renouvellement des dirigeants des principales institutions de l’UE, dont celui de la Commission, qui doit refléter l’équilibre politique issu des urnes.
Après un mandat secoué par les turbulences, de l’épidémie de Covid-19 à la guerre en Ukraine, Mme von der Leyen veut rester le visage de l’UE jusqu’en 2029. « Nous avons quatre-vingt-dix jours avant les élections », a lancé l’ex-ministre de la défense allemande à la tribune, remerciant l’assistance pour sa « confiance » et son large « soutien » : 400 voix pour, 89 contre. Le président des Républicains (LR), Eric Ciotti, avait annoncé mardi sur Franceinfo avoir écrit au patron du PPE, Manfred Weber, pour lui signifier que la présidente sortante « ne bénéficiera[it] pas du soutien des LR ». Le député des Alpes-Maritimes reproche à Mme von der Leyen d’incarner « une forme de dérive technocratique qui met à mal [les] agriculteurs » et « l’ouverture des frontières aux migrants ».
Le président du groupe PPE au Parlement, M. Weber, avait auparavant salué « une dirigeante solide ». Avec elle à la tête de la Commission, l’Europe est « entre de bonnes mains ». Première force politique du Parlement, le PPE fait figure de favori des élections. « Notre Europe pacifique et unie est défiée comme jamais. Par les populistes, les nationalistes, les démagogues. Qu’il s’agisse de l’extrême droite ou de l’extrême gauche », a averti la candidate. « Leur but est le même : piétiner nos valeurs et détruire notre Europe. Et nous, le PPE, ne laisserons jamais cela se produire. »
Des opinions discordantes se font tout de même entendre. En ligne de mire, le Pacte vert, principal succès législatif de la présidente de la Commission, devenu un épouvantail pour les agriculteurs mobilisés en masse ces dernières semaines à travers l’Europe.
Devant cette colère et la montée des forces d’extrême droite dans les sondages, Mme von der Leyen a opéré depuis quelque temps déjà un virage, mettant en sourdine les enjeux climatiques. La Ligue du Nord, le parti d’extrême droite de Matteo Salvini, vice-premier ministre italien, a d’ailleurs fustigé jeudi la « misérable et sinistre » Commission européenne, dont les « politiques folles détruisent l’Europe ».
Autre inflexion nette, le PPE prône désormais un transfert des demandeurs d’asile vers des pays tiers, dans son manifeste adopté au premier jour du Congrès. « C’est nous, les Européens, qui décidons qui vient en Europe et dans quelles circonstances, et non les réseaux organisés de passeurs et trafiquants », a insisté la responsable.
Les socialistes européens, qui constituent le deuxième groupe au Parlement en nombre de sièges, ont, eux, lancé leur offensive ce week-end à Rome avec pour tête d’affiche le Luxembourgeois Nicolas Schmit, insistant sur « l’importance » du scrutin en raison de la menace d’une vague « illibérale » dans les urnes.
Le Monde avec AFP
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